Quel regard portent les jeunes Bruxellois sur élections ? Des jeunes citoyens-reporters de l'association Magma ont tendu leur micro à des jeunes Bruxellois issus de la diversité, des étudiants et des jeunes travailleurs belges et étrangers. Quelles sont leurs motivations pour voter ou non ? Quelles sont les thématiques qui les interpellent ?
Hoe kijken jonge Brusselaars naar de verkiezingen? Jonge burgerjournalisten van de vereniging Magma hebben hun microfoon gericht op Brusselse jongeren uit diverse achtergronden, studenten en jonge Belgische en buitenlandse werkenden. Wat zijn hun motivaties om wel of niet te stemmen? Welke thema's spreken hen aan?
Invités : Julia Zakaria et Abdoulaye Bah, citoyens reporters, Letizia Finizio et Raphaël Baling, responsables de projet chez Magma
Le projet "Au micro des Citoyens-reporters: les élections communales 2024 à Bruxelles", initié par l’ASBL MEDIEL avec le soutien de Bruxelles Pouvoirs Locaux, l’administration du Service public régional de Bruxelles, explore les attentes, les préoccupations et les réflexions des jeunes de Bruxelles sur la participation citoyenne, le vote et les enjeux politiques de leur commune.
Gasten: Julia Zakaria en Abdoulaye Bah, burgerjournalisten, Letizia Finizio en Raphaël Baling, projectleiders bij Magma.
Het project "Gemeenteraadverkiezingen 2024 : De Stem van Burgerreporters in Brussels", geïnitieerd door de vzw MEDIEL met de steun van Brussel Plaatselijke Besturen, de administratie van de Brusselse Hoofdstedelijke Openbare Dienst, verkent de verwachtingen, zorgen en gedachten van Brusselse jongeren over burgerparticipatie, stemmen en de politieke vraagstukken in hun gemeente.
Retranscription du contenu de l'émission télévisée (28 minutes)
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans cette nouvelle émission. Ce dimanche 13 octobre, les citoyens belges en âge de voter retourneront aux urnes pour élire cette fois les conseillers communaux. Quel regard portent les jeunes, en particulier les jeunes Bruxellois, sur ces élections communales ? Quels sont leurs espoirs, leurs doutes, leurs priorités ? Pourquoi certains choisissent-ils de se rendre aux urnes et pourquoi d'autres s'en détournent-ils ? Quelles sont les thématiques qui les font vibrer ou, au contraire, les laissent indifférents ?
Pour répondre à ces questions, nous avons suivi de jeunes citoyens reporters engagés dans un projet initié par l'ASBL Médiel, avec le soutien de Bruxelles Pouvoirs Locaux. Leur mission : sonder le terrain, capturer les attentes et les préoccupations des jeunes Bruxellois face aux enjeux communaux de leur commune. Aujourd'hui, nous accueillons sur ce plateau quatre volontaires de l'association bruxelloise Magma, une association qui promeut la rencontre des jeunes à travers le journalisme citoyen et des projets socio-culturels. Ils ont pris part à ce projet ambitieux qui nous donne un écho de ce que pense la jeunesse bruxelloise sur les prochaines élections.
Alors, avec nous sur le plateau : Julia Zakaria, bonjour.
- Bonjour.
Vous êtes volontaire à Magma et donc citoyenne reporter. Raphaël Baling, bonjour.
- Bonjour.
Vous êtes chargé de projet à l'association Magma. Abdoulaye Bah, bonjour.
- Bonjour et bienvenue.
Vous aussi, vous êtes citoyen reporter. Et enfin, Letizia Finizio, chargée de projet à l'association Magma.
Alors, pour commencer, je vous propose de découvrir le travail de ces citoyens reporters à travers un micro-trottoir enregistré avec smartphone dans les parcs et les rues de Bruxelles. Regardez, c’est une séquence réalisée par André.
Pour les élections communales qui arrivent bientôt, est-ce que tu vas voter ?
Euh, ben, j'ai déjà voté cette année, du coup, je ne sais pas...
J’ai l’impression que ce sont toujours les mêmes personnes qui s'intéressent à la politique. Être intéressé par la politique, c'est aussi avoir le temps de s'y intéresser. Il y en a qui, voilà, se lèvent tôt le matin, n'ont pas beaucoup de temps, ils veulent rentrer, être au calme...
Ce sont des décisions qui nous dépassent et sur lesquelles on n’a pas vraiment de prise. Alors que peut-être, ici, comme il s'agit de choses locales, les gens se sentent plus engagés.
Je pense que j'irai voter, mais il faudrait que je m’informe.
Et comment allez-vous vous informer ?
Ça, c'est compliqué...
Je ne trouve pas qu'il y a beaucoup d'infos dans les médias. Les changements locaux, j'en entends rarement parler.
Les jeunes regardent surtout les réseaux sociaux, mais ce qui est dangereux, c'est que la voix la plus forte devient la vérité commune.
J’essaie de discuter avec des gens qui ne partagent pas les mêmes idées que moi, pour confronter mes propres opinions et préjugés.
Si tu votes, pourquoi le fais-tu ?
Pour faire bouger les choses.
Pourquoi pensez-vous que c'est important de voter aux élections communales ?
Parce que c'est la première étape d’intégration.
Je vais voter d’office parce que c’est là où la politique est la plus proche de nous.
Même si ça ne paraît pas évident, ton vote compte. Il peut suffire d'une personne pour faire pencher la balance.
À une époque, les femmes n'avaient pas le droit de voter. Maintenant qu’on a ce droit, il est essentiel de l'exercer pour défendre nos opinions.
Vous vous sentez représenté par les dirigeants de votre commune ?
Il y a deux choses pour moi : avoir des jeunes échevins, bourgmestres, et aussi de la diversité, des représentants noirs, etc.
Moi, je ne suis pas citoyen belge, mais résident depuis 10 ans. Les étrangers communautaires et non communautaires ont le droit de vote aux communales.
Est-ce que tu pourrais citer quelques compétences communales ?
Pas vraiment... Je sais qu'il y a la police locale, l'aménagement du territoire, si ce n’est pas une compétence régionale. Il y a aussi la propreté publique, les activités socio-culturelles, l’administration publique, le CPAS.
Pour moi, c’est aussi garantir que les citoyens puissent vivre dignement dans une société qui les protège. Moi, je pleure. J'ai 300 euros par mois pour vivre. S'il n'y a pas des gens qui m'offrent à boire et à manger, je n'ai plus rien. Je pense au vivre-ensemble.
Etre informé pour vivre dans un monde fait de diversité. Je trouve aussi que la culture est importante parce que c'est l'art qui fait tourner le monde, comment penser et réfléchir dans notre société. Et l'éducation ! Super important ! Oui, surtout ça, en fait.
Voilà pour ce premier florilège de réactions recueillies dans la rue. Julia Zakaria, vous êtes l'une des citoyennes reporters qui a réalisé ces interviews. Quels sont, selon vous, les thèmes qui mobilisent particulièrement les jeunes Bruxellois aujourd'hui ?
- Beaucoup de jeunes évoquent le logement, l’éducation et les questions climatiques. Ce sont les trois principaux sujets de préoccupation.
Abdoulaye Bah, vous aussi, vous êtes citoyen reporter. Qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre ce projet ? Quel a été votre ressenti en interrogeant les jeunes ?
- Je suis bénévole chez Magma depuis plus de cinq ans et ce projet m’a tout de suite intéressé, car il touche à des questions qui me concernent. Ce qui m’a le plus surpris, c’est que beaucoup de personnes ignorent encore les compétences communales. Je pense qu'il est essentiel de savoir pourquoi on vote.
Et quelles sont les préoccupations principales que vous avez entendues ?
- Le logement et l’environnement sont les sujets qui reviennent le plus souvent.
Raphaël Baling, en tant que chargé de projet, comment avez-vous organisé ces enquêtes ?
- C’était un travail collectif avec Letizia, mais aussi avec les volontaires. Chez Magma, tous les projets sont réalisés par et pour les jeunes. Nous avons travaillé avec des journalistes comme Victor Broisson pour former les volontaires aux techniques d’interview et à la déontologie journalistique. Ensuite, ils sont allés dans les rues poser des questions, comme on l’a vu dans les vidéos.
On va repartir sur le terrain avec un nouveau micro-trottoir. Je vous laisse le découvrir.
C’est dur quand des militants disent : « On ne croit plus aux institutions, ce n’est plus un terrain viable pour un changement politique net », parce que finalement, ça fait toujours le jeu des magouilles parlementaires et compagnie. Ce sont souvent les mêmes partis, en fait, qui sont redirigés au pouvoir, parce que c'est plus simple de se dire : « OK, on a vécu ça, donc c’est plus simple de remettre ça. » Même quand on est déçu, on n’a plus envie qu’on nous vende du rêve. On s’enlève la possibilité de rêver à un avenir meilleur, on se résigne et on se dit un peu : « Je vais essayer d’améliorer ma condition, quitte à ce que ce soit au détriment des autres. »
On sent que la démocratie commence à être un peu à bout de souffle et qu’il y a besoin de réimpliquer le plus de monde possible. Donc oui, je crois qu’il y a un gros manque de transparence et aussi des raisons pour lesquelles on veut être en politique. Être en politique, c’est intéressant pour servir les gens, et il faut leur demander ce qu’ils veulent. Même si j’habite ici, je crois que je ne peux pas vraiment savoir ce qui se passe à Molenbeek, à la Gare du Nord, du côté de Plasky, ou du parc Josaphat. Il faut donc parler aux gens et voir ce qui manque pour eux. Quand on discute avec les jeunes, il leur manque un lieu, par exemple une piscine en plein air. Beaucoup de Bruxellois trouvent que cela manque.
Dans ma formation au lycée, notre professeur d’histoire nous avait invités à observer un conseil communal. L’objectif était de toucher de près à la politique, de comprendre ce que c'est, d’observer et de se rendre compte de ce que signifie être citoyen et de voir comment les décisions sont prises. Ça m’avait beaucoup intéressé d’observer cela, et je crois que c’est resté dans ma formation politique, de pouvoir voir comment se prennent les décisions. Les partis discutent entre eux et prennent des décisions sur des choses très simples. Je me souviens que c’était une décision de planter des arbres le long d’une rue.
En fait, ce sont les gens qui viennent me voir, les députés qui m’expliquent leurs opinions, leurs programmes. En fonction de cela, je vote. Quand on nous présente un programme réel, qu’on nous l’explique, c’est là que cela fonctionne. Le monsieur m’avait parlé pendant une demi-heure, il m’a expliqué son parti, et j’ai voté pour lui lors des élections précédentes. Donc voilà, tout simplement, il faut être humain, parler aux gens et proposer des vrais programmes, pas des faux programmes. Il faut être sincère dans la vie.
Pour moi, la meilleure façon de s'informer au niveau communal, c’est vraiment d’aller sur place, dans les bureaux communaux, et de participer aux réunions, de discuter avec les échevins. Dans mon métier d’enseignant, j’ai également accompagné des jeunes qui se posaient des questions sur le climat, sur la mobilité. Et là, nous avons vu des politiques venir les rencontrer. Certains politiciens vont à la rencontre de la population, pas seulement pour récol
ter des voix pendant les élections, mais aussi tout au long de la législature.
Quand tu es dans ta commune, il y a une chose que tu peux faire immédiatement, c’est d’aller voir ton bourgmestre. C’est quelqu’un que normalement tu connais, que tu vois régulièrement. Il est dans ta zone géographique, à quelques kilomètres seulement. Je crois que c’est justement à ce niveau-là qu’on peut agir beaucoup plus efficacement sur le plan local.
Est-ce que tu as déjà une idée de comment tu pourrais t’impliquer politiquement ?
- Faire la fête. Je pense que faire la fête, c’est politique. Faire rire, l’humour, c’est politique. Créer des espaces de joie, rire le plus possible, c’est un engagement politique. Autant par les propos tenus sur scène que par ceux qui les tiennent. Programmer au maximum des personnes issues de minorités raciales, des minorités en général, qui ont moins de voix au chapitre.
Je pense qu’il faut avoir vu au moins deux mandats pour bien s'informer en politique. Cela permet de voir s’il y a eu un changement ou pas. Ce serait intéressant de voir les coalitions avant les mandats, de comprendre avec quel groupe politique on pourrait se mettre d’accord pour agir ensemble sur une même politique commune. Ce qui manque souvent, c’est que les partis font des programmes très différents, puis ils se tirent dessus pendant la campagne, et ensuite, ils forment des coalitions. Leur excuse, c’est : « Je ne peux pas mettre tout mon programme en place, car je dois composer avec les autres. » Alors, pourquoi ne pas créer des programmes de coalition dès le départ ?
Voilà donc pour cette deuxième série de réactions recueillies par les citoyens reporters de Magma.
Letizia Finizio, d'après votre expérience, on sait que les jeunes sont souvent absents des débats politiques. Pourtant, s'intéressent-ils à la politique et aux enjeux communaux ?
- Moi, j’en suis persuadée. Le problème, c’est qu’ils ne se sentent pas représentés. C’est difficile de s’intéresser à quelque chose quand on n'a pas de modèle ou qu'on se dit qu’on n'est pas intégré dans la réflexion. C’est pareil dans la presse : une étude de 2024 sur l’égalité et la diversité dans la presse francophone en Belgique montre que les moins de 18 ans sont très peu représentés, moins de 10 %. Et quand ils le sont, c’est souvent de manière stéréotypée ou négative, soit comme des délinquants, soit comme des sportifs de haut niveau. Ce sont les mots de la JP, pas les miens. Si on ne se reconnaît pas dans ces modèles, c’est difficile de se sentir intégré.
Dans les réactions entendues, on sent parfois une certaine désillusion. Est-ce à cause de ce manque de représentation ?
- Oui, c’est ressorti dans les micro-trottoirs. Les personnes interrogées disaient que si plus de gens qui leur ressemblent étaient au pouvoir, ce serait plus facile pour eux de s'intéresser à la politique, car ils auraient l'impression que leur voix est portée.
Julia Zakaria, les réactions montrent aussi que les compétences communales ne sont pas toujours bien connues. Où les nouveaux électeurs peuvent-ils trouver des informations fiables ?
- Il existe plusieurs sites officiels de la ville de Bruxelles. Pour les jeunes, je recommanderais le Forum des jeunes, qui a mis en place un site web, ressourcesélection.be. Ils ont aussi créé un podcast qui interroge les jeunes sur leur rapport à la politique et qui décrypte les programmes des différents partis. C’est une bonne ressource pour les jeunes.
Raphaël, certains jeunes semblent éloignés du processus démocratique et nourrissent une certaine défiance. Comment peut-on les inciter à aller voter ?
- Il faut déjà donner la parole aux jeunes, comme nous le faisons aujourd’hui, et leur permettre de s’exprimer, par exemple lors des conseils communaux. Il est aussi important d’avoir des représentants qui reflètent la diversité de la jeunesse et de la société dans les médias et la politique. Cela pourrait donner envie aux jeunes de s’engager, de comprendre le processus politique et d’aller voter.
Comment faire pour attirer les jeunes à s’engager en politique ?
- Il faut utiliser les médias et les réseaux sociaux qu’ils fréquentent. Il faut aussi aller les chercher dans les écoles et créer des espaces dans les partis politiques où ils peuvent se retrouver et faire entendre leurs voix.
Julia, comment les communes peuvent-elles mieux intégrer les jeunes dans la vie politique locale ?
- La participation citoyenne est une bonne chose, mais cela dépend de la volonté des villes d’impliquer les jeunes. Il y a des projets en cours, des budgets participatifs. Il est aussi important de soutenir les ASBL et les organisations de jeunes.
Est-ce que les communes sont prêtes à accueillir plus de jeunes dans leurs rangs ?
- J'espère que oui. Dans les conseils communaux, il y a des séances publiques que l’on peut aller voir, et il existe des conseils constitués de citoyens et de représentants d’associations.
En tant que citoyenne reporter, cela vous a-t-il donné envie de vous impliquer dans la vie politique ?
- Oui, surtout au niveau local. Le fait de faire partie de ce projet et d’interviewer autant de personnes m’a donné envie de m’informer et de comprendre l’importance du vote.
Abdoulaye Bah, dans le second micro-trottoir, on a entendu que les élections communales sont les seules élections où les personnes d'origine étrangère peuvent voter. C’est important pour vous ?
- Oui, totalement. Cela peut être un moyen efficace pour intégrer ces personnes dans la société belge. De plus, elles vivent dans nos communes, sont confrontées aux mêmes problématiques, et le vote leur permet d’exprimer leur mécontentement et de chercher un changement.
Letizia, les élections communales, plus proches des citoyens, peuvent-elles répondre à la défiance vis-à-vis de la politique ?
- Oui, car elles sont concrètes. On parle de politiques qui touchent directement la vie des citoyens, comme la construction d’un parc dans un quartier. Cela permet de reconnecter les gens à une réalité politique qui peut parfois paraître abstraite.
Raphaël, vous croyez aussi en l’importance de la participation citoyenne ?
- Oui, bien sûr. La politique n’est pas réservée aux politiciens, elle est pour les citoyens. Ils doivent avoir la possibilité de s’exprimer, sinon pour qui faisons-nous de la politique ?
Julia, pensez-vous que les jeunes s’impliquent assez dans la participation citoyenne ?
- Oui, en fonction de leur réalité. Dans différents quartiers de Bruxelles, il y a des ASBL qui se mettent en place pour répondre à des besoins spécifiques. C’est encourageant.
Abdoulaye Bah, pensez-vous que la participation citoyenne pourrait aider les personnes qui ne sont pas encore belges à s’impliquer dans la vie politique ?
- Oui, totalement. Cela permet de mieux comprendre la politique belge, de connaître les réalités locales et de s'impliquer.
Quelques mots pour conclure et inciter les jeunes à voter ?
Letizia :
- Beaucoup ont l’intention de voter. J’encouragerais surtout les citoyens d’origine étrangère à s’inscrire. Il y a des associations qui peuvent les aider dans leurs démarches, notamment si la langue pose problème.
Raphaël :
- Je dirais aux jeunes de s’informer, de suivre les différents programmes et de se dire qu’une petite voix peut avoir un impact.
Julia :
- Oui, je trouve ça super important de voter. Discuter entre soi, s’informer et construire son opinion, c’est essentiel.
Abdoulaye Bah :
- Il est essentiel de voter et de participer activement à la vie politique, que ce soit en se portant candidat ou en votant. C’est notre seul moyen démocratique pour changer les choses.
Merci à tous pour vos interventions. Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez retrouver toutes les informations et les enquêtes des citoyens reporters sur le site citoyen.app. Merci à Magma d’avoir participé, et merci à l’ASBL Médiel pour avoir initié ce projet. Si vous voulez revoir cette émission, rendez-vous sur la plateforme Ovio de la RTBF ou sur cathobel.be.
Merci de votre fidélité et à très bientôt pour une prochaine émission.
Retranscriptie van de inhoud van de televisieshow (28 minuten)
Hallo allemaal, welkom bij deze nieuwe uitzending. Op zondag 13 oktober gaan de Belgische burgers die stemgerechtigd zijn opnieuw naar de stembus om dit keer gemeenteraadsleden te kiezen. Hoe kijken jongeren, vooral Brusselse jongeren, naar deze gemeenteraadsverkiezingen? Wat zijn hun verwachtingen, twijfels en prioriteiten? Waarom besluiten sommigen om te stemmen en waarom vermijden anderen dit? Welke thema's spreken hen aan, of laten hen juist onverschillig?
Om deze vragen te beantwoorden, hebben we jonge burgerreporters gevolgd die betrokken zijn bij een project dat is geïnitieerd door de vzw Médiel, met steun van Brussel Plaatselijke Besturen. Hun missie: het terrein verkennen en de verwachtingen en zorgen van de Brusselse jongeren in kaart brengen met betrekking tot de lokale uitdagingen in hun gemeente. Vandaag verwelkomen we vier vrijwilligers van de Brusselse vereniging Magma, een organisatie die jongeren via burgerjournalistiek en sociaal-culturele projecten samenbrengt. Zij namen deel aan dit ambitieuze project dat ons een beeld geeft van wat de Brusselse jeugd denkt over de aankomende verkiezingen.
Dus, met ons in de studio: Julia Zakaria, hallo.
- Hallo.
U bent vrijwilliger bij Magma en dus burgerreporter. Raphaël Baling, hallo.
- Hallo.
U bent projectverantwoordelijke bij de vereniging Magma. Abdoulaye Bah, hallo.
- Hallo en welkom.
U bent ook burgerreporter. En tenslotte Letizia Finizio, projectverantwoordelijke bij de vereniging Magma.
Laten we om te beginnen het werk van deze burgerreporters ontdekken door middel van een straatinterview, opgenomen met een smartphone in de parken en straten van Brussel. Kijk, dit is een fragment gemaakt door André.
Voor de aankomende gemeenteraadsverkiezingen, ga je stemmen?
Eh, nou, ik heb dit jaar al gestemd, dus ik weet het niet...
Ik heb het gevoel dat altijd dezelfde mensen zich interesseren voor politiek. Geïnteresseerd zijn in politiek betekent ook de tijd hebben om je erin te verdiepen. Sommigen staan vroeg op, hebben weinig tijd, ze willen gewoon naar huis, rust vinden...
Het zijn beslissingen die ons overstijgen en waar we weinig invloed op hebben. Maar hier, omdat het om lokale zaken gaat, voelen mensen zich misschien meer betrokken.
Ik denk dat ik zal gaan stemmen, maar ik moet me eerst informeren.
En hoe ga je je informeren?
Dat is ingewikkeld...
Ik vind niet dat er veel informatie in de media is. Over lokale veranderingen hoor ik zelden iets.
Jongeren kijken vooral naar sociale media, maar het gevaar is dat de luidste stem de gemeenschappelijke waarheid wordt.
Ik probeer te praten met mensen die niet dezelfde ideeën hebben als ik, om mijn eigen meningen en vooroordelen onder de loep te nemen.
Als je stemt, waarom doe je dat?
Om dingen te veranderen.
Waarom denk je dat het belangrijk is om te stemmen bij de gemeenteraadsverkiezingen?
Omdat het de eerste stap naar integratie is.
Ik ga sowieso stemmen, want hier is politiek het dichtst bij ons.
Zelfs als het niet vanzelfsprekend lijkt, je stem telt. Het kan genoeg zijn dat één persoon het verschil maakt.
Vroeger hadden vrouwen geen stemrecht. Nu we dat recht hebben, is het essentieel om het te gebruiken om onze meningen te verdedigen.
Voel je je vertegenwoordigd door de bestuurders van je gemeente?
Voor mij zijn er twee dingen: jonge wethouders, burgemeesters en ook diversiteit, vertegenwoordigers van Afrikaanse afkomst, enzovoort.
Ik ben geen Belgisch staatsburger, maar woon hier al 10 jaar. Gemeenschaps- en niet-gemeenschapsvreemdelingen hebben stemrecht bij gemeenteraadsverkiezingen.
Kun je enkele gemeentelijke bevoegdheden noemen?
Niet echt... Ik weet dat er de lokale politie is, de ruimtelijke ordening, als dat niet een regionale bevoegdheid is. Er is ook de openbare netheid, sociaal-culturele activiteiten, openbare administratie, het OCMW.
Voor mij gaat het erom ervoor te zorgen dat burgers waardig kunnen leven in een samenleving die hen beschermt. Ik huil. Ik heb 300 euro per maand om van te leven. Als er geen mensen zijn die me drinken en eten aanbieden, heb ik niets meer. Ik denk aan het samenleven.
Geïnformeerd zijn om te leven in een wereld van diversiteit. Ik vind cultuur ook belangrijk, omdat kunst de wereld draaiende houdt, hoe te denken en na te denken in onze samenleving. En onderwijs! Superbelangrijk! Ja, vooral dat eigenlijk.
Hier is het eerste overzicht van reacties verzameld op straat. Julia Zakaria, u bent een van de burgerreporters die deze interviews heeft afgenomen. Welke thema's mobiliseren volgens u vandaag vooral de Brusselse jongeren?
- Veel jongeren hebben het over huisvesting, onderwijs en klimaatkwesties. Dat zijn de drie belangrijkste aandachtspunten.
Abdoulaye Bah, ook u bent burgerreporter. Wat heeft u ertoe gebracht om aan dit project deel te nemen? Hoe voelde u zich bij het interviewen van de jongeren?
- Ik ben al meer dan vijf jaar vrijwilliger bij Magma, en dit project sprak me meteen aan omdat het onderwerpen behandelt die voor mij relevant zijn. Wat me het meest verraste, was dat veel mensen nog steeds niet goed weten welke bevoegdheden de gemeente heeft. Ik denk dat het essentieel is om te weten waarom je stemt.
En wat zijn de belangrijkste zorgen die u hebt gehoord?
- Huisvesting en milieu zijn de onderwerpen die het vaakst terugkomen.
Raphaël Baling, als projectleider, hoe hebben jullie deze onderzoeken georganiseerd?
- Het was een collectief werk met Letizia en ook met de vrijwilligers. Bij Magma worden alle projecten gerealiseerd door en voor jongeren. We hebben samengewerkt met journalisten zoals Victor Broisson om de vrijwilligers te trainen in interviewtechnieken en journalistieke ethiek. Daarna gingen ze de straat op om vragen te stellen, zoals we in de video's hebben gezien.
We gaan nu weer de straat op met een nieuw straatinterview. Ik laat het u ontdekken.
Het is moeilijk als activisten zeggen: "We geloven niet meer in de instellingen; het is geen leefbare basis meer voor politieke verandering," want uiteindelijk werkt het altijd in het voordeel van politieke machinaties en dergelijke. Vaak zijn het dezelfde partijen die weer aan de macht komen, omdat het eenvoudiger is om te denken: "Oké, we hebben dit al meegemaakt, dus het is makkelijker om dat opnieuw te doen." Zelfs als we teleurgesteld zijn, willen we niet langer bedrogen worden. We verliezen het vermogen om te dromen van een betere toekomst, we berusten en denken een beetje: "Ik ga proberen mijn eigen situatie te verbeteren, zelfs als dat ten koste gaat van anderen."
Je merkt dat de democratie een beetje uitgeput begint te raken en dat er behoefte is om zoveel mogelijk mensen opnieuw te betrekken. Dus ja, ik denk dat er een groot gebrek aan transparantie is, evenals aan oprechte redenen om in de politiek te willen zijn. Politiek moet gaan over het dienen van de mensen, en het is belangrijk om hen te vragen wat ze willen. Zelfs als ik hier woon, weet ik niet echt wat er gebeurt in Molenbeek, bij het Noordstation, aan de kant van Plasky, of in het Josaphatpark. Daarom moeten we met de mensen praten en zien wat zij missen. Als we praten met jongeren, missen zij bijvoorbeeld een plek zoals een buitenzwembad. Veel Brusselaars vinden dat dat ontbreekt.
In mijn opleiding op de middelbare school had onze geschiedenisleraar ons uitgenodigd om een gemeenteraad bij te wonen. Het doel was om politiek van dichtbij te zien, te begrijpen wat het inhoudt, en te observeren hoe de beslissingen worden genomen. Dat vond ik erg interessant om te zien, en ik denk dat dit onderdeel is gebleven van mijn politieke vorming: de manier waarop beslissingen worden genomen. De partijen overleggen onderling en nemen beslissingen over hele eenvoudige zaken. Ik herinner me dat het bijvoorbeeld ging over het planten van bomen langs een straat.
In feite komen de mensen naar mij toe, de parlementsleden die hun meningen en programma's uitleggen. Op basis daarvan stem ik. Wanneer ons een echt programma wordt gepresenteerd en uitgelegd, dan werkt het. De man had een half uur met me gepraat en zijn partij uitgelegd, en bij de vorige verkiezingen heb ik op hem gestemd. Dus ja, heel simpel, het gaat erom menselijk te zijn, met mensen te praten en echte programma's aan te bieden, geen nepprogramma's. Je moet oprecht zijn in het leven.
Voor mij is de beste manier om informatie te krijgen over de gemeente echt naar het gemeentehuis te gaan, deel te nemen aan vergaderingen en met de wethouders te praten. In mijn werk als docent heb ik ook jongeren begeleid die vragen hadden over het klimaat, over mobiliteit. En daar zagen we politici die hen kwamen ontmoeten. Sommige politici gaan het hele jaar door de bevolking opzoeken, niet alleen om stemmen te verzamelen tijdens verkiezingen, maar ook gedurende de hele legislatuur.
Wanneer je in je gemeente bent, kun je onmiddellijk iets doen door naar de burgemeester te gaan. Het is iemand die je normaal kent, die je regelmatig ziet. Hij of zij is in jouw geografische gebied, slechts een paar kilometer verderop. Ik denk dat dit juist het niveau is waarop we veel effectiever kunnen handelen op lokaal niveau.
Heb je al een idee hoe je je politiek zou kunnen inzetten?
- Feesten. Ik denk dat feesten een politieke daad is. Lachen, humor, dat is politiek. Ruimtes creëren voor vreugde, zoveel mogelijk lachen, dat is een politieke betrokkenheid. Zowel door de woorden die op het podium worden uitgesproken als door wie ze uitspreekt. Ik programmeer zoveel mogelijk mensen uit raciale minderheden, minderheden in het algemeen, die minder vaak gehoord worden.
Ik denk dat je minstens twee ambtstermijnen moet hebben meegemaakt om goed geïnformeerd te zijn over de politiek. Dit maakt het mogelijk om te zien of er wel of geen verandering heeft plaatsgevonden. Het zou interessant zijn om de coalities voor de mandaten te zien, te begrijpen met welke politieke groep we kunnen samenwerken om gezamenlijk beleid te voeren. Wat vaak ontbreekt, is dat partijen zeer verschillende programma's opstellen, elkaar vervolgens tijdens de campagne onderuithalen, en daarna coalities vormen. Hun excuus is dan: "Ik kan niet mijn hele programma uitvoeren omdat ik moet samenwerken met anderen." Waarom zouden we dan niet meteen coalitieprogramma's creëren?
Hier is dan deze tweede reeks reacties verzameld door de burgerreporters van Magma.
Letizia Finizio, uit uw ervaring weten we dat jongeren vaak afwezig zijn in politieke debatten. Maar interesseren ze zich toch voor politiek en gemeentelijke kwesties?
- Daar ben ik van overtuigd. Het probleem is dat ze zich niet vertegenwoordigd voelen. Het is moeilijk om geïnteresseerd te zijn in iets als je geen voorbeeld hebt of als je het gevoel hebt dat je niet wordt betrokken in de discussie. Dat is hetzelfde in de pers: een studie uit 2024 over gelijkheid en diversiteit in de Franstalige pers in België toont aan dat minderjarigen zeer weinig vertegenwoordigd zijn, minder dan 10%. En als ze wel verschijnen, is het vaak op een stereotiepe of negatieve manier, bijvoorbeeld als misdadigers of topsporters. Dit zijn de woorden van de JP, niet de mijne. Als je jezelf niet in die voorbeelden herkent, is het moeilijk om je betrokken te voelen.
In de reacties hoor je soms een zekere desillusie. Komt dat door dat gebrek aan vertegenwoordiging?
- Ja, dat kwam naar voren in de straatinterviews. De geïnterviewde mensen zeiden dat als er meer mensen zoals zijzelf aan de macht zouden zijn, het voor hen gemakkelijker zou zijn om zich in politiek te interesseren, omdat ze dan het gevoel hebben dat hun stem gehoord wordt.
Julia Zakaria, de reacties laten ook zien dat de gemeentelijke bevoegdheden niet altijd goed bekend zijn. Waar kunnen nieuwe kiezers betrouwbare informatie vinden?
- Er zijn verschillende officiële websites van de stad Brussel. Voor jongeren zou ik het Jongerenforum aanraden, dat een website heeft opgericht, ressourcesélection.be. Ze hebben ook een podcast gemaakt die jongeren bevraagt over hun relatie tot politiek en die de programma's van verschillende partijen bespreekt. Het is een goede bron voor jongeren.
Raphaël, sommige jongeren lijken zich ver verwijderd te voelen van het democratische proces en hebben een zekere wantrouwen. Hoe kunnen we hen aanmoedigen om te gaan stemmen?
- We moeten jongeren al een stem geven, zoals we vandaag doen, en hen de kans geven om zich uit te drukken, bijvoorbeeld tijdens gemeenteraadsvergaderingen. Het is ook belangrijk om vertegenwoordigers te hebben die de diversiteit van de jeugd en de samenleving weerspiegelen in de media en de politiek. Dit zou jongeren kunnen aanmoedigen om zich te engageren, het politieke proces te begrijpen en te gaan stemmen.
Hoe kunnen we jongeren aanmoedigen om zich politiek in te zetten?
- We moeten de media en sociale netwerken gebruiken die ze bezoeken. We moeten ze ook opzoeken in scholen en ruimtes creëren binnen politieke partijen waar ze elkaar kunnen ontmoeten en hun stem kunnen laten horen.
Julia, hoe kunnen gemeenten jongeren beter integreren in het lokale politieke leven?
- Burgerparticipatie is een goede zaak, maar het hangt af van de bereidheid van steden om jongeren erbij te betrekken. Er zijn lopende projecten, participatieve budgetten. Het is ook belangrijk om vzw’s en jongerenorganisaties te ondersteunen.
Zijn de gemeenten bereid om meer jongeren in hun rangen op te nemen?
- Ik hoop het wel. In de gemeenteraadsvergaderingen zijn er openbare zittingen die je kunt bijwonen, en er zijn ook raden die bestaan uit burgers en vertegenwoordigers van verenigingen.
Heeft dit project als burgerreporter u geïnspireerd om zich politiek in te zetten?
- Ja, vooral op lokaal niveau. Door deel uit te maken van dit project en zoveel mensen te interviewen, kreeg ik zin om mezelf te informeren en het belang van stemmen te begrijpen.
Abdoulaye Bah, in het tweede straatinterview hoorden we dat de gemeenteraadsverkiezingen de enige verkiezingen zijn waarbij mensen van buitenlandse origine mogen stemmen. Is dat belangrijk voor u?
- Ja, absoluut. Dit kan een effectieve manier zijn om deze mensen te integreren in de Belgische samenleving. Bovendien wonen ze in onze gemeenten, worden ze geconfronteerd met dezelfde problemen, en door te stemmen kunnen ze hun ongenoegen uiten en verandering zoeken.
Letizia, kunnen de gemeenteraadsverkiezingen, die dichter bij de burgers staan, helpen om het wantrouwen tegenover de politiek te verminderen?
- Ja, want ze zijn concreet. We hebben het over beleid dat rechtstreeks het leven van de burgers raakt, zoals de aanleg van een park in een wijk. Dit helpt mensen om zich weer verbonden te voelen met een politieke realiteit die soms abstract kan lijken.
Raphaël, gelooft u ook in het belang van burgerparticipatie?
- Ja, zeker. Politiek is niet alleen voor politici; het is er voor de burgers. Zij moeten de kans krijgen om zich uit te spreken, anders voor wie bedrijven we politiek?
Julia, denkt u dat jongeren zich voldoende inzetten voor burgerparticipatie?
- Ja, afhankelijk van hun realiteit. In verschillende Brusselse wijken ontstaan vzw's om specifieke behoeften te vervullen. Dat is bemoedigend.
Abdoulaye Bah, denkt u dat burgerparticipatie mensen die nog geen Belg zijn, kan helpen om zich te betrekken in het politieke leven?
- Ja, absoluut. Het helpt om de Belgische politiek beter te begrijpen, om de lokale realiteiten te leren kennen en zich in te zetten.
Enkele woorden om af te sluiten en jongeren aan te moedigen om te stemmen?
Letizia:
- Veel jongeren zijn van plan om te stemmen. Ik zou vooral de burgers van buitenlandse origine willen aanmoedigen om zich in te schrijven. Er zijn verenigingen die hen kunnen helpen bij hun inschrijving, vooral als de taal een probleem is.
Raphaël:
- Ik zou jongeren willen zeggen dat ze zich moeten informeren, de verschillende programma's moeten volgen, en beseffen dat zelfs een kleine stem een verschil kan maken.
Julia:
- Ja, ik vind het superbelangrijk om te stemmen. Onderling praten, jezelf informeren en je mening vormen is essentieel.
Abdoulaye Bah:
- Het is essentieel om te stemmen en actief deel te nemen aan het politieke leven, of het nu als kandidaat is of door te stemmen. Dit is onze enige democratische manier om verandering te brengen.
Dank aan iedereen voor jullie bijdragen. Als u meer wilt weten, kunt u alle informatie en onderzoeken van de burgerreporters vinden op de website citoyen.app. Bedankt aan Magma voor hun deelname, en aan de vzw Médiel voor het initiëren van dit project. Als u deze uitzending opnieuw wilt bekijken, ga dan naar het Ovio-platform van de RTBF of naar cathobel.be.