Quelles mesures politiques voudrais-tu voir appliquer au niveau local ?
Plutôt que de recommander une mesure unique, je préconiserais une transformation des méthodes de travail. Il est essentiel de repenser les politiques locales pour adopter une vision plus globale et intégrée. Actuellement, les politiques sont souvent cloisonnées : on traite le logement, l’inclusion sociale, l’environnement ou la mobilité comme des domaines distincts. Pourtant, ces enjeux sont interconnectés et peuvent bénéficier d’approches transversales. Par exemple, un projet de logement devrait inclure des réflexions sur la mobilité, l’empreinte écologique, la mixité sociale, et l’engagement citoyen. Ce genre de synergies permettrait d’atteindre des solutions plus complètes et durables. Si on parvient à intégrer plusieurs dimensions dans les projets locaux, on pourrait maximiser les impacts positifs et atteindre des résultats à long terme, en favorisant un développement plus durable et inclusif.
Que pourrait-on faire pour que les citoyens s’intéressent à la politique et que les élus s’impliquent davantage auprès des citoyens ?
C’est une question cruciale ! Pour renforcer les liens entre citoyens et élus, il faut créer des opportunités de rencontre et de dialogue. Je travaille sur un projet de recherche qui explore justement cette collaboration entre citoyens, administrations locales et responsables politiques. Nous avons organisé des visites dans cinq communes, où citoyens, fonctionnaires et élus ont pu échanger autour de projets locaux. Ces rencontres ont permis de mieux comprendre le fonctionnement de la politique locale et de démythifier certains aspects. Il est essentiel d’ouvrir les portes des institutions et de créer des espaces où les citoyens et élus peuvent partager leurs expériences et idées.
De plus, il faut que les élus fassent preuve de transparence. La communication sur les processus de décision et la justification des choix politiques, notamment après les nombreux scandales qui ont miné la confiance publique, est primordiale. La transparence, accompagnée d’une réelle volonté de dialogue, serait un signal fort envers les citoyens et pourrait rétablir la confiance. Encourager la participation citoyenne dès la conception des projets pourrait également faire naître un sentiment d’appartenance et d’engagement plus fort.
Selon toi, qu’est-ce qui est le plus urgent au niveau local ?
Les enjeux sociaux sont, à mes yeux, la priorité. L’accès à un logement décent, une aide sociale robuste, un accueil digne pour les migrants, ainsi qu’un système éducatif de qualité sont des sujets sur lesquels il est impératif d’agir rapidement. L’accroissement des inégalités et la précarité croissante demandent des réponses concrètes et immédiates. Il ne faut pas lésiner sur ces questions : elles sont la clé pour construire des sociétés locales plus justes, solidaires et inclusives.